
Le « Burn-out parental », est-ce acceptable?
Fatigue, stress, surmenage, perte d’appétit, insomnie, envie de rien…
Tous ses signes sont précurseurs d’un problème sous-jactent: l’épuisement, le burn-out!
Malheureusement et trop souvent, le burn-out est un terme utilisé dans le domaine professionnel… Mais cet épuisement existe également dans le cadre de la cellule familiale! Le burn-out parental!
Quels sont les signes, les causes et surtout les solutions?
Voici 10 signes et leurs causes identifiés par des spécialistes:
Chez les mères:
1) Désir de perfection:
Une mère endosse le rôle de Wonder-woman, en régnant sur sa tribu avec une efficacité réglée au millimètre près… logistique de la maison, travail en extérieur (ou mère au foyer d’une famille nombreuse), éducation, écoles, relations sociales, bien-être de tous à son propre détriment…
Sa journée ressemble à un parcours du combattant où le moindre grain de sable est banni!
Elle génère inconsciemment une course à la performance et les prouesses de sa progéniture représentent sa réussite la plus probante.
2) Etre au bout du rouleau et ne pas s’en rendre compte:
« Une mère au bord du gouffre nerveusement et au bout de ses réserves d’énergie, peut en toute inconscience et par souci de continuer à gérer à la perfection toute sa petite tribu, ne pas sentir qu’elle est en train de sombrer » (extrait du livre « le burn-out parental » de Liliane Holstein). C’est bien souvent l’entourage qui en prend conscience pour elle, en essayant de l’alerter.
3) L’ambivalence de ses sentiments:
Malgré des principes d’éducation pré-définis, en accord avec une vision de la vie « idéale », elle se surprend à ressentir des sentiments très contradictoires envers ses enfants. Les pertes de sang froid sont de plus en plus fréquentes et s’accompagnent parfois de violence et de cris (non volontaire). Elle alterne entre amour et rejet. Elle se sent incomprise et victime d’injustice en regard de tout son investissement. Elle vit très mal ce manque de reconnaissance.
4) L’épuisement physique:
Écrasée par une fatigue chronique, rien ne semble pouvoir la soulager. Elle a l’impression qu’il lui faudrait rester des jours sous la couette pour en venir à bout! Les signes de fatigue sur son visage peuvent être une source supplémentaire de stress, avec une société qui associe la performance avec un physique gracieux!
5) Sensation d’overdose multiple:
Elle a l’impression que la moindre action de la vie quotidienne, surtout en relation avec les enfants ressemble à un marathon (rappelons qu’il s’agit juste de 42 km!!!).
4) Troubles du sommeil:
En dépit de l’extrême fatigue, il lui est difficile, voire impossible de dormir autrement que par l’aide de somnifères.
6) Troubles de l’humeur:
Malgré les plaintes répétitives, le malaise interne devient envahissant. Elle a la sensation de ne pas être entendue ou comprise par son entourage.
7) Absence de désir sexuel, désintérêt pour son partenaire:
La sensation d’épuisement est telle, que l’idée d’un rapprochement avec son conjoint est vécue comme une corvée supplémentaire rajoutée à sa fastidieuse journée.
8) Affaiblissement de l’estime de soi:
Avec l’impression que la vie la dépasse et qu’elle n’a plus la capacité d’en tenir les rênes, elle se qualifie intérieurement de « mauvaise mère », avec la peur du regard critique et accusateur d’autrui.
9) Isolement:
Elle se replie sur elle-même et évite le contact.
10) Prise de poids ou amaigrissement spectaculaire.
Les signes de burn-out parental chez les pères:
1) Déprime en continue.
Sentiment de désespoir non-avouable. Sensation de tristesse et de lourdeur dès le réveil.
2) Troubles du sommeil, souvent accompagnés de troubles de l’humeur et d’un renferment sur soi.
3) Fuite dans des comportement addictifs (jeux, sports, achats compulsifs, alcool).
4) Angoisses ou symptômes avec l’impression de vivre en apnée.
5) Débordements violents avec les enfants, cris, brutalité, accompagnés de sentiments ambivalents ou de rejet des enfants.
6) Conduites à risques (vitesse excessive au volant).
7) Sentiment de perte de contrôle.
Il a l’impression de perdre le contrôle ou le sens de sa vie. En état d’incapacité à rétablir l’ordre dans sa famille, il se sent totalement dépassé par les événements.
8) Envie de fuir, de ne pas rentrer chez soi.
9) Difficultés dans sa libido, désintérêt pour la vie de couple.
10) Envie d’aller voir ailleurs…
Il se jette à corps perdu dans son travail, comme une échappatoire. Il peut éprouver la nécessité de passer beaucoup de temps sur des sites de rencontres sur internet (pour retrouver son statut d’homme viril, désiré) ou s’absorbe des heures durant dans des jeux, sur son ordinateur. Tous les moyens sont bon pour fuir dans des activités, qui permettent d’être ailleurs.
Y a t’il des solutions? Comment faire?
Si vous vous reconnaissez dans un ou plusieurs de ces symptômes, vous souffrez très certainement de « burn-out parental ». Mais pas de panique, il y a des solutions!
1/ Dans un premier temps, félicitez-vous d’avoir pris conscience de votre mal-être.
Souvent ce premier pas est le plus difficile (reconnaître que l’on rencontre une difficulté) mais salvateur! Etre conscient engage une action… vers la guérison!
2/ Dans un second temps, faites-vous aider!
Une visite chez votre médecin traitant est nécessaire pour faire un bilan de santé, et détecter vos carences physiques ( à l’aide d’une prise de sang) mais également vos carences émotionnelles. Un dialogue est engagé pour vous aider à faire un « état des lieux » de votre situation familiale.
A tout moment il est possible de recadrer des comportements qui ont débordé en tous sens. Un réajustement s’impose et vous, en tant que support de cette famille, êtes en droit de le réclamer et de l’imposer!
Rassurez-vous, vos enfants ne sont pas nés pas avec l’intention de vous nuire ou avec l’envie de saboter votre vie. Leurs comportements pénibles et parfois ingérables en apparences, sont autant de signes d’une difficulté familiale globale.
Souvent débordés par leurs émotions qu’ils ne savent pas nommées (peur, colère, frustration…) et donc maîtrisées, ils sont désespérés de ne pas trouver un cadre rassurant, géré grâce à une autorité cohérente et positive. Plus ils sentent leurs parents perdus ou laxistes, plus ils débordent dans des attitudes provocantes, espérant inconsciemment trouver la limite qui les recadrerait et les apaiserait enfin.
3/ Une aide supplémentaire positive réside dans le dialogue avec votre entourage!
Vous seriez très certainement surpris-e de constater que vous n’êtes pas les seuls! Quel parent n’a pas souhaité, un jour, s’exiler sur une île déserte, loin du bruit et de l’agitation,pour enfin respirer, et en prime, siroter un cocktail??? Quel parent n’a pas prié secrètement que Papy et Mamie soit libre un week-end pour caser les adorables sales mioches??? Quel parent n’a pas repensé avec nostalgie à sa vie de célibataire??? Bonne nouvelle… C’est arrivé à des millions de parents…
Donc parlez-en autour de vous sans détour, sans peur du jugement. C’est le meilleur moyen pour vous sentir enfin compris-e, enfin normal! (si la normalité existe…) La culpabilité empêche de raisonner de manière rationnelle. Cependant, la prise de conscience de ses besoins et de ses problèmes débouche sur la clair-voyance et la compréhension. La communication est un moyen efficace pour analyser et trouver des solutions adaptées. Peut-être qu’au détour d’une conversation, une ou deux petites astuces pourraient vous permettre de ré-ajuster votre équilibre personnel et ré-organiser votre noyau familial.
4/ Déléguez!!!
En tant que parent perfectionniste, vous vous sur-chargez très certainement au quotidien de multiples tâches, certes anodines, mais pesantes! Revoyez votre programme et déléguez des « responsabilités » à vos enfants, et votre partenaire… Expliquez leur:
- l’importance de ce changement ( pour vous et eux-mêmes)
- la confiance que vous leur accordez en leur confiant de nouvelles « responsabilités » (d’où l’importance d’utiliser des mots valorisants)
- leur évolution (« maintenant que tu es plus grand, je t’autorise à utiliser… »)
N’oubliez surtout pas que vous êtes humain!
Vous avez le droit à l’erreur! Et d’ailleurs, le propre le l’homme est de se grandir en permanence, de se construire à travers des expériences heureuses mais également désagréables! Rappelez-vous ceci: « Comment un papa ou une maman fatigué et stressé pourrait donner une image positive et encourageante à ses enfants? », ou bien « comment un malade peut-il guérir un autre malade? ».
Soyez compatissant envers vous-même, à l’affût de vos besoins personnels. Passez votre bien-être à un échelon supérieur sur votre échelle de priorité et de satisfaction… Ce n’est pas de l’égoïsme, mais du bon sens. Votre bonne humeur et positivité contamineront votre entourage!
Et peut-être à votre tour, pourrez-vous partager votre expérience, comme une bouée de sauvetage jetée à la faveur d’un parent qui se noie!
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